Période qui l'a éloigné, un temps, de sa condition de Poilu.
Son récit, qui s'est arrêté à la date du 22 mai, reprend à celle du 5 juin.
Du 8 au 11 juin 1916 : Bois en Equerre.
5 juin – La permission est
finie, ça n’a été qu’un rêve. Un éclair furtif sillonnant une vie.
Nous voici revenus dans notre fameux bois de Beau-Marais !
Maintenant c’est le bois en équerre
en face la Sapinière et le bois Styrn. Je suis de quart de minuit à quatre
heures.
6 juin – Rien d’intéressant. Ces sales boches tirent sur nos
boyaux. Il est vrai que c’est l’heure des corvées de soupe. Oh ! Guerre
maudite faite avec le plus possible de carnages et de rages. Civilisation, où
es tu ? Il pleut à verse. Les tranchées pleines d’eau boueuse et jaunâtre
vous retiennent.
7 juin – 2 heures matin. Je suis de quart. Je viens de visiter
les sentinelles. Tout est calme. Cependant trois obus boches viennent de
s’aplatir sur la sapinière.
8 juin – Les boches hier n’ont pas été ce qu’il y a de plus
calmes. Ils nous ont lancé un certain nombre d’obus. Ils nous imitent
maintenant – ils font, comme nous, des salves de surprise, au moment où tout
est calme, ils vous déclenchent un tir rapide de dix obus, fusants ou
percutants sans crier gare. C’est plus traître car vous n’avez pas le temps de
vous cacher.
Il continue aujourd’hui de pleuvoir. La tranchée est de plus en
plus sale et fangeuse.
8 juin : de l’eau toute la journée, quels boyaux, quelles
tranchées ! C’est la misère !
9 juin – Le temps pluvieux du matin a fait place à un beau
soleil.
10 juin – Je viens de faire un tour aux sentinelles. Il est une
heure du matin.
11 juin –Il va faire beau, la
nuit est calme. Nous quittons ce soir notre Bois à l’Equerre. Nous pourrons au
moins nous déchausser. C’est appréciable !
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