vendredi 16 décembre 2016

Le Bois en Equerre - du 17 au 31 décembre 1916.

Du 17 au 31 décembre 1916 :

Retour aux tranchées. Albert Hénault retrouve le Bois en Equerre.

(carte au 1/14.000 - réalisation Jacky Masselot)





   16 et 17 – Préparatifs et montée aux tranchées. Nous allons au Bois en Equerre. Moi, avec ma section séparée, je me tiens à l'ouvrage intermédiaire.
   Une demi section à l’intermédiaire, l’autre demi section à la butte de l’Edmond, là j’y retrouve mon ancienne 11ème Cie . Pauvre Compagnie, elle est bien changée. Ce ne sont plus les francs rires du début.

   18. 19 décembre – Travail de cantonniers, les caillebotis et les claies, nous allons savoir les poser, il faut cela cependant par ces temps de pluie.
  20 décembre – Ce matin, l’air est orageux. Les torpilles sur Verdun et le nez du boche ne cessent pas.

   21 au 30 décembre 1916 – Toujours dans la cagna de l'Intermédiaire.
Quel sale temps, que de pluie et que d’eau. Nous nous sommes réveillés un matin avec quatre centimètres d’eau, les poilus sont véritablement à plaindre. Ceux qui montent la garde aux tranchées n’ont plus figure humaine. Ce sont des pâtés de boue gluante et jaune qui se déplacent. Si les gens de l’arrière venaient un peu prendre leur place, ils ne leur diraient pas ensuite : « Quelle bonne mine vous avez ? ».

   Nous serons relevés probablement demain.


   Ce carnet clôt la liste des Carnets pour 1916. Puisse 1917 Nous amener la délivrance.
 

 

dimanche 11 décembre 2016

Concevreux - du 10 au 17 décembre 1916.


Du 10 au 17 décembre 1916 :
Au repos à Concevreux.

(source : Google Maps)


   10 décembre – Une sensation ou une émotion assez intense. Les boches nous envoient des torpilles, nous leur répondons par engins identiques. Une boche, six des nôtres. C’est assez chic. A un moment, tombe une torpille sur le nez du boche à 150 mètres de Villars où je me trouve. Fumée noire, blanche puis un boche projeté à 60 mètres en l’air. Je ne l’ai vu redescendre qu’en morceaux. De profondis ! Sale race ! La canonnade a duré de midi à quatre heures. Quatre mitrailleurs français ont été enterrés sous un abri. Veine inespérée : ils ont été sauvés sans mal aucun.

   Le communiqué du 10 en fait foi !

 

   La relève a lieu, nous gagnons Concevreux. Nous y arrivons à une heure du matin.

 

   Bonne chambre et bon lit, c’est le principal.

 

   11 décembre – Pouf, corvée : 14 km à faire, 7 à l’aller, 7 au retour et travail en plus. Quelle ondée ! Enfin après coups de téléphone et barouf à Roucy, nous attrapons Concevreux le soir à 5 heures. Mauvais jour !

   12 décembre – Aujourd’hui je goûte le bon lit et la bonne chambre. Qu’il fait bon se reposer après 21 jours de tranchées.

   13. 14. 15. – Les jours s’écoulent dans le calme. Corvées assez dures pour les hommes, enfin ayant la nuit pour eux, ils ne se plaignent pas trop.

   16 et 17 – Préparatifs et montée aux tranchées. Nous allons au bois à l’équerre. Moi, avec ma section séparée, je me tiens à l’ouvrage intermédiaire.