jeudi 9 février 2017

Baulne-en-Brie - 10 au 24 février 1917.


Du 10 au 24 février 1917 :

A l'arrière à Baulne-en-Brie.







   10 février – Repos toute la journée après quatre jours de marche, 65 km en cette période méritent bien un repos.

   Nettoyage des cantonnements, cela semble bon après trois mois de tranchées. – un peu de civil, cela ne fait pas de mal.


   11 février – C’est dimanche, repos. Je vais m’occuper de faire venir ma femme. Pour cela je vais dans un petit hameau appelé « Le Breuil » situé à 3 km de Baulne [Baulne-en-Brie] ; Je vais rendre visite à l’Instituteur, pour trouver un « home » ! Très gentils tous les deux, frère et sœur. Le mari a été tué à la guerre.

   12 février – Premier jour d’exercice. Jeux ; marche. Football etc. Oh ! vivement dimanche prochain. J’apprends à l’instant mon tour de permission : le 28 février. Oh ! vivement que le temps passe ! On demande toujours à vieillir.

   13, 14, 15 février – temps froid, temps de gel. Exercices matin et soir. Comme repos, ce n’est pas le rêve. Cela vaut cependant mieux que Pontavert ou Beaumarais.

   Vendredi 16, 17 – Soirée musicale et théâtrale très réussie.

   18 février – Voyage excellent, aller sans avaries et retour magnifique. C’est la visite à Château-Thierry en attendant la venue de celle qui me tient tant à cœur. Arrivé à la gare à 2 heures de l’après-midi, j’attends avec impatience le train de Paris – 2 heures 34, l’express siffle – Rien ne descend. Déception !!! Enfin, après un tour dans Château-Thierry, je retourne à la gare. Le train de Paris de 3 heures 40 rentre en gare ! Mouvements ! Voyageurs et… Joie ! Je l’ai aperçue. Retour magnifique, et à deux, à « Le Breuil ».

   19 février – Nous voici installés à deux chez Madame Lassez, menuisier à Le Breuil, bonne maison et franche hospitalité. Nous y sommes merveilleusement bien.

   20 février – Nous mangeons en chœur à la popote des officiers de la 18e Cie, la vie de cantonnement dans toute l’acception du mot.
   Notre popote installée dans une maison particulière, M. et Mme Bouteiller, bons vieux, pleins de gentillesse et fabricants des gaufres, ce qui n’est pas du tout à dédaigner.

   20 février [répétition de la date] – Exercices de bataillon. Nous courons dans les champs, formations d’approche ; vagues, que sais-je ? Que c’est bête la guerre.

   21 février – de l’eau, toujours de l’eau, quelle boue,  quelle saleté !

   22 février – Manœuvre de Régiment dans les plaines entre Condé et Monchevret. Une bonne suée de plus de prise. Comme repos, ce n’est pas le rêve. Si ce n’était pas repos, que serait-ce ?

   23 février – Manœuvre de Division ; quel brouillard, on ne se voit pas à 25 mètres. Nous voici à Pargny-sur-Dhuis [Pargny-la-Dhuys] à 10 kilomètres de Montmirail. Partis à 4 heures du matin, nous revenons le soir, vannés à 4 heures de l’après-midi.

   24 février – Repos et service religieux pour les morts du régiment. J’y vais, c’est un devoir. Le « Caïd » revenu d’avant hier est gentil : il me donne la permission de l’après-midi. Deviendrait-il plus civilisé, espérons-le ?


Albert Hénault est en permission : du 25 février au 10 mars 1917.

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