samedi 18 mars 2017

Guyencourt - 19 au 25 mars 1917.

Du 19 au 25 mars 1917 :

A l'arrière à Guyencourt.





   19 mars – Nous voici à Guyencourt, quel patelin ! Que de troupes, du 17e territorial, du 17e TA. du 46 artillerie, du 10e lourd, du 150e d’active, du 162e d’active, sans compter le Génie. Tout cela grouille, va, vient, s’entrecroise etc. Telle une fourmilière
 
   20 mars – Temps splendide comme temps d’hiver. La neige tombe à flots.
 
   21 mars – Vilain temps : neige, pluie, vent et toujours à Guyencourt. Hier soir, j’ai eu une petite attrapade avec le Caïd pour un sac égaré. Quel autocrate ! quelle poussière ! quel tintamarre.  Une véritable quinte de colère. Quel charretier ! Allons bon ! Me voici désigné pour aller conduire demain des fusils mitrailleurs au Moulin de Cuissat. 12 km à faire – départ à 6 heures demain matin.
   4 heures soir. J’arrive de Châlons-le-Vergeur où se trouve le PC du Général de brigade.
 
   22 mars – Journée plutôt mouvementée. Lever 5 heures ; à 6 heures, rassemblement à Châlons-le-Vergeur. J’ai à conduire les détachements de F.M. au Moulin-Cuissat des 3 Régiments de la Division. 151e 162e et 267e. Corvée assez dure. A l’aller, nous passons à Pouilly. Que de troupes ! Que de ravitaillements ! Nous rencontrons le 154e le 287e… etc. etc. …
   Arrivé au Moulin-Cuissat à 9 heures 30. Je casse la croûte avec le sous-lieutenant du 154e qui me remet son détachement pour le retour. Ce dernier s’effectue assez bien sauf quelques obus qui nous sifflent aux oreilles (très près) au Sud de Chalons-le-Vergeur.
   8 heures du soir, je suis littéralement vanné. Aussi, malgré un bombardement vers la Sapinière, je m’endors comme une véritable brute.
 
   23 mars – Brrr. Brrr… voici des bruits de relève qui courent. Allons, bientôt, au revoir à Guyencourt et bonjour à la côte 108, Moscou, Gernicourt, Cormicy etc… Enfin il faut se laisser couler, c’est le meilleur. Ce matin, il neige encore et tout est blanc dehors. Nous devions aller reconnaître le secteur mais ce ne sera que pour demain.
   7 heures soir. Quelle canonnade du coté de Reims. Les boches essaient encore un coup de main. Nos gros canons tournent sans interruption ; à 9 heures, tout est rentré dans le calme. Le communiqué officiel nous annonce : attaques en avant de Thil.

   24 mars – Lever d’assez bonne heure. A 8 heures ½, notre brave homme de Commandant nous rassemble pour des instructions supplémentaires avant de monter aux tranchées. A midi : reconnaissance du Secteur avec Messieurs Phoyeu, Barré et adjudant Perret. Quelle course furibarde ! Nous sommes entraînés par le Capitaine Bauquesne. Nous passons à Chalon-le-Vergeur, Cormicy et Moscou à partir de Cormicy, nous prenons un boyau ; un brave guide, qui est chargé de nous conduire, se trompe, alors quelle nage ! Nous nous boyautons de 1 heure à 4 heures avec de l’eau jusqu’aux chevilles et de la boue jusqu’aux genoux. M. Jolicoeur  manque de s’enliser, c’est charmant. Nous arrivons à 4 heures 30 en première ligne ; quel chaos ! Des entonnoirs immensément profonds ! Les boches nous lancent des torpilles qui éclatent avec un fracas épouvantable. Nos 38 leur répondent. Véritablement, comme reconnaissance de secteur, ce n’est pas le filon. Nous revenons le soir à 8 heures à Guyencourt, complètement fourbus.
 


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